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Il y a 41 ans, une coulée de lave hors enclos a tout emporté sur son passage à Sainte-Rose. Les habitants ont été évacués, des maisons et les plantations détruites par un torrent de lave laissant un souvenir douloureux aux sinistrés. Le 24 mars 1977, le Piton de la Fournaise entre en éruption. S’ensuit une succession de phases éruptives et de coulées hors enclos. Le 9 avril, la lave traverse la RN2 avant de se jeter dans l’océan. Les dégâts sont alors mineurs et la population pense avoir échappé au pire. Mais le volcan connaît un regain d’activité le 12 avril. Une nouvelle fois la lave va couler hors de l’enclos et s’abattre sur le village de Sainte-Rose. Ce ne sont pas moins de 800 hectares de terre qui seront brûlées, dont 88 hectares de terres agricoles. Une trentaine de maisons seront aussi détruites par la lave, seules l’église et la gendarmerie du village seront épargnées. L’église du village sera encerclée par la lave et elle sera par la suite rebaptisée Notre Dame des Laves. Marie Augustine Nativoha a vécu cette catastrophe. Elle avait alors 39 ans et elle était enceinte de 8 mois. C’est un anniversaire qu’elle préfère oublier. Sa famille a tout perdu le 12 avril 1977 quand la lave a dévasté sa maison et l’exploitation agricole de la famille. Le fruit de plusieurs années de travail anéanti en une seule nuit. Marie-Augustine ne voulait pas quitter le domicile familial, mais elle a été évacuée par les militaires pour se mettre à l’abri. C’est en larmes qu’elle a redécouvert ce qui restait de sa maison et de son exploitation, de la cendre. Mais elle n’a jamais pu quitter sa terre. Des lotissements ont été construits pour reloger les sinistrés. Mais Marie-Josée et sa famille ne sont restées que quelques jours dans leur nouvelle maison qui n’était pas adaptée pour l’agriculture. Le couple Nativoha va alors contracter des prêts et grâce à l’aide d’un curé, ils vont parvenir à rebâtir le domicile familial et remettre sur pied l’exploitation agricole. Il n’y a que quelques années seulement que le couple a pu rembourser la totalité des prêts. Si Marie-Augustine a pu reconstruire sa vie sur ses terres, elle n’oublie pas pour autant cet épisode douloureux. Aujourd’hui encore, le traumatisme est encore présent à l’esprit des sinistrés. Marie-Augustine raconte sa profonde inquiétude à chaque fois qu’elle entend un hélicoptère survoler le secteur ou quand le Piton de la Fournaise entre en éruption. La crainte de voir le travail de toute une vie partir en fumée ne la quitte pas. Cette catastrophe rappelle qu’une coulée de lave hors enclos peut se reproduire Mais les pouvoirs publics disposent aujourd’hui de dispositifs scientifiques pour assurer la sécurité de la population. L’Observatoire Volcanologique notamment a été mis sur pied en 1979 suite à cette éruption de 1977, afin de prévenir de telles catastrophes

4 Mars 2018

Photo Archives des journaux de 1977
Squale Vocer

Photo Archives des journaux de 1977 Squale Vocer

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